Sonia Reboul
ARTICLES ET BLOG – HYPNOSE ET THéRAPIE – COUPLES ET SeXUALITé
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La dépendance affective est un terme un peu fourre-tout, aujourd’hui entré dans le langage populaire. Il est souvent perçu de façon très négative, voire même péjorative, et est maintenant employé à toutes les sauces. Les dépendants affectifs sont catégorisés comme des personnes manquant d’autonomie, trop dépendants des autres, et notamment au sein de leur couple. Je reçois de nombreuses personnes qui souhaitent éradiquer ce qu’elles nomment leur ‘dépendance affective’ de leur personnalité, pour ne plus (jamais?) souffrir dans leurs relations, qu’elles soient familiales, de couple et/ou d’amitié, voire même parfois professionnelles.
Et pourtant, nous sommes tous, en tant qu’humains, inter-dépendants les uns des autres. On ne peut exister sans l’Autre, car seul le regard de cet Autre nous permet cette existence.
On peut dès lors s’interroger sur le poids de ce(s) regard(s) lors de notre construction, dès l’enfance. Peut-être même avant notre naissance. Quel regard nos parents, principales figures d’attachement, ont porté sur notre existence avant même que nous soyons venus au monde? Et ce regard, combien a t-il pesé sur notre besoin de nous sentir, de nous ressentir en lien avec les autres? Sur la sécurité de ce lien ou, à l’inverse, l’insécurité que nous percevons à ce lien de manière inconsciente?
Les dépendants affectifs sont souvent décrits comme des personnalités qui manquerait de confiance, d’estime de soi, de caractère propre, ayant toujours besoin de l’Autre pour se sentir en sécurité, affective, émotionnelle, et même physique. On entend souvent qu’ils ne « savent pas gérer » leurs émotions, toujours au bord des larmes ou sur le point d’exploser.
Aujourd’hui, on entend de plus en plus parler de la contre-dépendance affective, le miroir inversé de la dépendance. A l’inverse, ces personnes fuient le lien, cela pour éviter que ce lien puisse un jour les faire souffrir.
Alors, évidemment, lors des premiers temps du couple (la fameuse ‘lune de miel’), cela semble plutôt attendrissant. Et la ou le partenaire, empli de la fusion hormono-sentimentale des premiers temps, répond de manière harmonieuse à ce fonctionnement. Mais, au fil du temps, vient la dé-fusion nécessaire : la vie quotidienne refait surface, et le besoin de chacun d’exister pour lui-même, avant que d’exister dans le couple. Alors là, la Dépendance Affective se fait de plus en présente. Comme si la dé-fusion avait rendu possible son intrusion. Elle s’immisce dans le fonctionnement du couple, et, au bout d’un temps variable selon le degré de son intensité, elle réduit à néant les possibilités de re-fusions choisies (intimité dans le couple, moments à deux, complicité, partage…). On vit en triangulation : la Dépendance Affective est le troisième, qui va créer un fossé entre les deux partenaires. Fossé où s’empile :
Alors oui, comme je l’ai évoqué,, les comportements mis en place par le partenaire victime de Dépendance Affective sont parfois très caractéristiques : refus de laisser partir l’autre, volonté de tout partager, tout dire, insécurité lorsqu’il ne se sent plus le centre principal d’intérêt… Clichés : C’est la nana qui envoie 45 textos à son ami si celui-ci rejoint ses potes après le foot. Ou le mec qui réagit fortement si sa copine met une jupe qui lui parait trop courte pour aller au boulot… C’est la fréquence des pensées tournées vers l’autre qui empêche de se concentrer, ou de faire quelque chose seul.e, c’est la tendance à agir selon ce que l’on pense que l’autre va faire et cela afin d’avoir ce qu’on veut (que l’autre reste avec nous? Tout le temps, toujours)…
Mais d’autres caractéristiques peuvent passer quasi inaperçues. C’est par exemple, celui ou celle qui adapte systématiquement son emploi du temps à celui de son ami.e. Qui fait une croix sur ses propres activités, gouts, lectures, séries, sports… pour Tout partager. Qui est toujours d’accord, qui accorde une importance quasi obsessionnelle à faire/dire/penser les choses en fonction de l’autre …
Et si la clé de l’apaisement de la Dépendance Affective se trouvait dans l’apaisement de notre style d’attachement?
Je vais tout d’abord définir le concept de l’attachement de manière très simplifié, car il méritera un article, voire plusieurs, dédiés.
Le concept de l’attachement évoque 4 grands types de personnalités, qui se sont construites en fonction de leurs figures d’attachement, dès avant même leur naissance peut-être. Ce n’est pourtant une volonté de culpabiliser les parents, dont la mère, majoritairement la première figure d’attachement, mais simplement de nous aider à réfléchir à combien les capacités émotionnelles, contextuelles, historiques, générationnelles, culturelles, physiologiques, physiques… de nos figures d’attachement ont pesé sur notre manière d’être au monde et en lien avec les autres aujourd’hui.
C’est un concept qui refuse le déterminisme car on peut sans cesse, et à tout moment faire évoluer et modifier notre style d’attachement. Notamment par des expériences correctrices. Par exemple, un homme présentant un style d’attachement à tendance évitant, rencontre une femme à l’attachement dit ‘secure’. Il pourra progressivement se rassurer face à ce lien, et faire évoluer sa tendance évitante jusqu’à l’équilibrer.
Ce travail peut se faire de manière très simple et naturelle. Ou en étant accompagné par un thérapeute.
Cette liste n’est pas exhaustive car aucun travail thérapeutique n’est linéaire mais, au contraire, arborescent, et en interconnexion. Comme d’ailleurs, nous sommes tous, humains, interconnectés les uns aux autres. Et enfin, lorsque cette connexion nous est harmonieuse, naturelle et douce, nous pouvons entrer en lien avec l’autre de manière sereine. Nous trouvons alors, dans le même temps, notre juste place. Cette juste place qui contribue, je le crois, à nous permettre de trouver un sens à notre existence.
Je reçois en séance d’une heure sur la commune de Bollène. Séances de coaching, thérapie et d’hypnose. N’hésitez pas à me contacter pour toutes questions et renseignements.
Hypnose et thérapie – Sexothérapie – Individuel et couple
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