Est-ce que j’ai déjà trop écrit? Ou j’en ai déjà marre? Ou bien le hoquet c’est parce que en écrivant, je vais pouvoir dire! toutes les choses que je ne m’autorise pas à dire. C’est bien le hoquet pour s’interdire de dire. Bah. Ça n’empêche que je peux l’écrire, je peux les écrire ces interdits de mes pensées. Ce politiquement correct de mon esprit, ce trop bien normé à l’intérieur de moi qui s’inquiète des répercussions que mes mots pourraient avoir, obtenir, décrire, dépoussiérer. J’aime bien ce mot dépoussiérer. Je revois direct la vieille Marie Pierre et son tablier. Même ma Mamie à moi n’avait plus de tablier comme la MP. Mais j’aimais ses tabliers. Dépoussiérer mes pensées,sées en les écrivant. Je regrette parfois de ne pas avoir tenu de journal. Tout au long de ma vie. Pour les taiseux dont je suis, écrire permet de graver dans nos souvenirs ce que l’on tait trop souvent. J’ai l’impression que les gens qui chient leurs paroles se servent des récits qu’ils font pour ancrer leurs souvenirs tout au fond d’eux et même en nous d’ailleurs. Je ne parviens pas à faire ça. A me trouver assez d’intérêt pour raconter ce que je fais, ce que je vis, ce que je vois. C’est trop d’humilité d’un coup à ‘l’intérieur de moi d’écrire ça. J’en serais presque gênée. Et en même temps, j’ai l’impression d’assommer les gens quand je raconte des trucs. A part peut-être à ma psy, ou en formations de psy. ? . Et encore! Même là peut-être, je ne peux pas m’empêcher de me mettre à la place de l’autre et à m’entendre raconter mes trucs et c’est nul parce que c’est juste la vie.
Et s’arrêter pour la raconter comme s’arrêter pour l’écrire est ce que c’est encore la vie?
Et puis, s’interdire, interdire, ne pas dire, mes pensées s’interdisent-elles des trucs? Et pourtant, je ne suis pas un censeur très efficace de mes pensées. Elles ne me font pas souvent peur. Je crois. Ou, en tout cas, je suis assez permissive avec elles. Même si elles pensent crime, haine, dégradations, gros mots, outrages, ailleurs, autrement, bizarre… Je peux facilement les laisser faire. Après tout, mes pensées c’est moi et je suis assez multiple et moi pour les laisser aller et s’en aller. Il suffit de ne pas s’y attacher. Oui, c’est ça. C’est comme ça que ça fait dans ma tête. Mes pensées pensent, dans un coin (un grand coin) de ma tête et Ma pensée, c’est à dire mon focus prend un autre partie de ma tête. Parfois, j’envoie à l’arrière plan une tâche secondaire, ou tertiaire. (Tiens, faut penser à la liste de courses, faut penser à cette formation, faut réfléchir à ce carré, faut programmer Noël…) et ça tourne dans un coin jusqu’à ce que je reprenne le fil quand c’est le moment. J’ai finalement presque toujours plusieurs « tâches » qui tournent. Sauf quand je me focalise sur un truc qui suscite tout mon intérêt. C’est bien quand ça arrive. Sauf que c’est de moins en moins le cas.
C’est pas intéressant le paragraphe dessus, non? J’ai une séance dans 10 minutes. Mon esprit me dit qu’il serait bon de me concentrer. Je crois.