Qu’est-ce que le le biais d’ambiguïté, ou comment notre cerveau cherche à comprendre la réalité sans (trop) faire d’effort.

Notre cerveau recherche la stabilité, la sécurité. Il va surtout toujours rechercher à stabiliser l’ambiguïté des situations que l’on rencontre en tentant de faire en sorte qu’il y ait du sens à ce que l’on perçoit du monde. L’ambiguïté serait de ne pas avoir suffisamment d’informations pour tirer une conclusion, ce qui nous met en insécurité et nous les humains l’insécurité, et bien on n’aime pas ça ! 

Alors, lorsque face à une situation, il se crée un conflit entre ce que nous pensons de la situation par rapport à nous-mêmes et ce que le monde nous impose face avec cette situation et nous essayons de stabiliser cela, l’ambiguïté, par nos a priori, nos préjugés, nos croyances internes, et c’est cela même qui rentre en conflit avec le contexte de la situation dans laquelle on se trouve! Il y a donc une tension forte à chaque instant entre mon cerveau qui crée un monde et le monde qui s’impose à mon cerveau. 

Lorsque notre cerveau doit faire face a une situation, il ne va pas pouvoir s’intéresser à toutes les informations qui lui viennent, c’est trop energivore pour lui. Car oui, notre cerveau est magnifiquement évolué, mais pas encore suffisamment pour pouvoir, devant chaque situation, nous faire entrevoir différentes possibilités au même moment. Il va devoir choisir certaines informations, faire un tri afin de décider du comportement à adopter. 

Par exemple, 

si je me dis jaloux.se, s’il existe cette croyance sur moi-même dans mon esprit, lorsque je vais appeler ma/mon partenaire et qu’elle/il ne répond pas, je vais penser qu’elle/il me trompe. 

Néanmoins, vous êtes d’accord qu’il existe de multiples possibilités : elle/il est occupé.e, elle/il prend un bain, elle/il travaille….ou elle/il me trompe. 

Si je me dis jaloux, mon cerveau va orienter systématiquement le tri vers le choix : « elle/il me trompe. » car il n’a pas la possibilité d’observer tous les autres choix! Il va focaliser sur le premier choix lié à cette croyance interne sur moi-même. Pour notre cerveau, il est plus facile d’aller vers la possibilité que je pense être la plus vraie, que de faire le tri et envisager différents scénarios.

La solution, 

c’est d’abord d’accepter que beaucoup de situations que nous vivons sont ambiguës et empreintes de nous-mêmes. Accepter que nous mettons une signification à la situation que nous vivons par rapport à nos schémas, par rapport à notre vécu, par rapport à nos croyances sur le monde, nos filtres de perception. 

Savoir cela, accepter cela nous ouvre à l’accueil des différentes possibilités de signification d’une situation que nous vivons, et va nous permettre d’être de plus en plus dans le confort face à nos journées, face à notre quotidien, face aux rencontres, face aux autres, face à nous-mêmes, face à notre vie. 

Et ensuite, lorsque l’acceptation de l’ambiguïté de la réalité est accepter, nous pouvons nous permettre de confronter chaque pensée « unique » qui nous vient face à une situation. De chercher systématiquement d’autres possibilités, d’autres choix, de mettre en place d’autres schémas ou d’autres croyances qui seront les premières à être choisis par notre cerveau ! 

Il peut être sympa, peut-être, de cultiver la croyance interne d’être libre de choisir nos pensées préférées, nos comportements préférés…, choisir de ne pas réagir, mais s’interroger,  dialoguer avec soi-même, agir en conformité avec nos valeurs et nos principes de vie et non plus nos croyances limitantes. Choisir afin d’ agir en cohérence avec ce que l’on veut pour nous dans notre vie, et qui l’on veut être dans notre vie.