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Le Trop du Hpi Hpe (cliché le titre)

Pas tous les jours mais parfois. Le trop arrive. Trop d’idées, trop de pensées, trop de liens, trop d’émotions qui vont avec ou qui sont à l’origine d’ailleurs, trop de choses qui bougent dans le corps, chaud et froid à la fois, pression dans la poitrine de ne pouvoir tout dire, tout caser, tout cadrer. Le trop quoi. Ça peut être chouette les trops. (Je dois me battre avec iOs pour faire des fautes et inventer des mots. Où est la liberté si on ne peut plus transformer des adverbes en noms et les plurialiser??? L’aide orthographique est un putain de gros frein à la créativité bordel). C’est aussi ça le trop, la colère et l’impatience. Le temps passe trop lentement. Accoucher des choses qui sont dans la tête demandent un temps au corps trop long, bien trop long. Et ça s’encombre. Comme si les idées prenaient le biais de ces conducteurs qui réservent la voie du milieu sur l’autoroute. Et n’en bougent pas même s’il ne doublent pas et roulent à 110. Wtf?

Justement, séance 3 du jour, une jeune patiente me parle de ses trops, et de la difficultés même de décrire ces trops. Comment ils sont, ce qu’il sont, ce qu’ils font, ce qu’ils paraissent, et paraissent être, des émotions mêlées et entremêlées dans ces trops qui surgissent sur le coin d’un regard, d’une dissert’ à rendre, d’un mouvement de danse ou d’une pensée à écrire. Exigence et perfectionnisme du Hp qui ne voudrait finalement qu’être ce moyen, ou juste ok. Qu’être cette norme (encore elle) qui lui échappe, dans laquelle il ,n’entre que tordu ou torturé. Jamais entier. Où à coté. Et il s’y échappe. D’à l’extérieur ou de l’intérieur, quelquechose explose, crie, asphyxie, éteint ou se meurt. Pour faire partie de ce monde où il est. Il se déréalise ou se suicide, se fait mal ou s’étouffe. 

Heureusement, non, tout n’est pas noir. Atypie est un pays coloré, ensoleillé, la pluie et les orages y viennent arroser autant les fleurs que les ronces et les chardons. Les tempêtes font mourir et naitre en même temps. Et on peut rire sous la pluie en y dansant. Ça en demande des efforts et des souffrances. On aimerait que le temps soit toujours doux et doux. On s’y ennuierait encore plus. 

Les explosions et les intensités vivent là, où notre cerveau s’y assoit. Mais le faire s’y asseoir est déjà un long travail qui dure toute la vie. Car c’est bien en vie que l’on se souhaite. Imparfaite et en vie. Apprendre toute la vie, implique un temps pour courir, un temps pour marcher, un temps pour s’arrêter, un temps pour s’asseoir, un temps pour s’allonger, un temps pour s’immobiliser. Tout cela est vie. Riche, entière, juste. Dans les sensations, l’intuition et les émotions. Là est le moment de la vie où l’on s’assoit, pas besoin qu’il y ait un rebord du monde. S’asseoir et sentir son Soi, esprit, conscient, inconscient, ombres et lumières, vides et pleins, débordements et cadre, corps et trop. Car tout là, à l’intérieur, un monde entier existe. Là, oui, tout là à l’intérieur de nous, esprit et corps, dans le Je , dans le Moi. Dans nos représentations. Et là, nul besoin de mettre de cadre. C’est l’Infini. Le grandiose et le très beau. C’est Dieu sans les religions, c’est le Tout, c’est le Soi. 

Aucune restriction, injonction, cadre, norme, reproches, jugement, bienséance, interdit, règlement, ou autre fondement de la société ne peut entrer dans le Trop magnifique qui existe là. Rien que nous et notre Trop qui s’exprime. Vit, respire. Respire! Ressens et respire. Respire et enfin ressens. C’est en toi, ce monde vit en toi. Crée-le, vis-le, sublime-le, amuses-le, amuses-toi! prend ton pied.

On est pas bien là?